La société à l’épreuve de l’autisme
Résumé
La société évolue principalement en superposant ses ‘progrès’ présumés, le revêtement le plus moderne permettant de masquer les éventuels défauts des couches plus anciennes. Ainsi, l’actuelle prévalence de maladies chroniques et mentales encourage-t-elle la recherche de solutions innovantes qui évitent de mettre en cause d’anciens choix de société. Suivant cette logique du déni et du masquage, l’augmentation alarmante des cas d’autisme depuis cinquante ans a été abordée en privilégiant l’identification de causes extérieures au système économique dominant. Par exemple, l’école psychanalytique française fit porter sur la mère la responsabilité de l’apparition de symptômes autistiques chez le jeune enfant, en invoquant notamment un manque de chaleur affective. Ailleurs dans le monde, c’est plutôt sur le facteur héréditaire que se sont concentrées les recherches dans ce domaine. Malgré les efforts consentis surtout dans cette seconde direction, force est de constater qu’aucune des mutations génétiques associées jusqu’à présent à l’autisme n’a trouvé un rôle déterminant. Mais étant donné l’impact sur notre environnement de la société industrielle, il est possible qu’il faille y creuser suffisamment pour atteindre les couches qui ont - dès le 18ème siècle - initié la diffusion de produits industriels toxiques dans notre atmosphère et notre alimentation. Vaincre l’autisme constitue donc un défi d’autant plus considérable qu’il demande avant tout de reconsidérer des principes ancrés dans les couches profondes de la société moderne.
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